Mémoire
Port d'Oslo, en mémoire d'une femme qui luttait pour la cause des femmes, je n'ai pas bien compris qui c'était (pas facile le norvégien..) mais sa statue est belle. Et puis cette statue est dressée devant un autre pan de mémoire, une des façades d'un ancien chantier naval conservée en l'état.
Cette friche industrielle a été restucturée et abrite maintenant des appartements, des galeries d'art, des magasins, des restaurants, et tous les styles sont là, jusqu'aux statues de métal, aux ancres et aux hélices qui parsèment les rues, rappellant ce que fut cet endroit.
Que les façades soient toujours debout ou remplacées de neuf, la brique et le fer sont les matériaux utilisés et chacun qui passe sait alors la mémoire de ce lieu.
Enfin, il reste le port où les grues pour les conteneurs côtoient les grues qui servent à construire de nouveaux immeubles.
Ailleurs, plus au Sud, on a voulu oublier le sens du mot mémoire. Les anciens chantiers, ceux de la mémoire ouvrière ont été supprimés du paysage, sûrement par manque de classe touristique... Le chantier naval s'est transformé en parc, et bientôt en théatre précieux, en habitations de standing.
Il ne reste plus que le pont basculant, celui qui signait la ville, celui qui permettait aux trains d'alimenter les chantiers par un flux d'acier sans fin. Il est là, seul, rouillé, mais dressé face à la lumière, ultime fierté d'un monde qui n'est plus, celui de la métallurgie et des hommes fiers de construire des bateaux.