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Chants de mer, de marins et autres...
24 juillet 2006

Partir

Partir...
Partir au plus loin...

Partir dès demain, laisser mes ancêtres et ma lande, ma terre de granit, mes racines.

Est-ce un choix ? Je me le demande encore...

Aux temps anciens j'aurais pu consulter un druide, chercher à voir l'avenir dans des entrailles...
Mais ces temps sont révolus, leur souvenir même est enfoui sous des coutumes barbares...

Il semble aussi qu'avec la Guerre tout  ait changé plus vite, une accélération du temps qui fait qu'on ne sait plus trop bien d'où l'on est, qui l'on est, quel est notre destin.
Elle nous a tous épuisés, a meurtri et marqué nos âmes d'enfants, de jeunes Hommes et de jeunes Femmes, transformé notre vision de la vie.

Ma vraie place est là, sur ce Pays d'Armor, près du Menez Bré, je le sais depuis toujours.
Mais mon choix était fait, seul mon frère pouvait rester.

Cette Terre tant aimée peinait à nous nourrir tous, comme de tous temps elle a eu du mal à nourrir son Peuple ; c'est ce qui nous a rendus courageux, volontaires, et bien souvent marins.

Finalement c'est une histoire de tous les temps, de toutes les races, de toutes les latitudes ; par la force des choses et du destin, on est toujours  contraint à un exil plus ou moins lointain et plus ou moins long, pour  fonder et nourrir sa famille, pour échapper à l'oppression ou à la misère, parfois même pour survivre. Mais on ne peut oublier ses racines, sa Terre et l'endroit où l'on a grandi. On a toujours au fond de soi cette nostalgie.

Les années ont passé, ma vie s'est avancée, pas à pas, construite avec ma compagne de toujours, nos enfants, puis nos petits-enfants, loin de Bretagne qui toujours était dans mon cœur.
Et puis un jour l'heure est venue, il était temps de rentrer, de sentir à nouveau l'ajonc et l'air chargé de sel, l'aubépine et l'estran iodé, de marcher sur les chemins séculaires de l'histoire Celte, d'entendre les légendes aux accents étranges, de retrouver les caractères et les usages.

Nos enfants, nos petits enfants restent loin, mais ils savent que quelque part au cœur de ce Pays aimé les attendent toujours un bon feu, un kwig-a-fars et une bolée.
L'important finalement est de ne jamais oublier d'où l'on vient, qui l'on est, en allant son chemin dans la vie.

Pour un ami le 8 Juillet 2006

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