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Chants de mer, de marins et autres...
6 décembre 2008

Alice au pays de l'Alzheimer

Boulerice_AliceVoici un commentaire à propos d'un livre de Jacques Boulerice dont j'avais beaucoup apprécié le recueil de petites histoires "Ephémeride", et qui a publié là, en janvier 2008, aux éditions Fides, une histoire bouleversante, pleine d'humanité et d'amour.

En s'appuyant sur des notes prises sur un petit carnet, utilisées pour saisir l'instant et le conserver de façon sûre, l'auteur raconte la fin de vie de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer, entre septembre 1999 et septembre 2006,le lent cheminement de la maladie, les modifications profondes que cet état apportent dans leurs relations, et en filigrane se trame la réflexion qui évolue au fil du temps sur l'amour dans une famille et la transmission d'une histoire entre générations, la perception que l'on a de ses parents, le vieillissement et les souvenirs, le respect de la personne et la place des vieux daans notre société, la possibilité d'en finir avant d'être complètement hors d'état de décider, le sens profond de l'existence et des choix qu'on y fait.
Le temps, les souvenirs, l'enfance, l'amitié, l'amour... comment est-ce que tout cela s'articule dans une vie et qu'en reste-t-il à la fin.

Bien souvent l'émotion qui vient à la lecture de ce lent récit à l'inéluctable dénouement m'a mené au bord des larmes par la vérité des sentiments et la profondeur de ce qu'ils touchent en nous. J'ai admiré le courage de cette femme qui lutte pour saisir le "fil" de ses pensées et ainsi se raccorcher à la vie, à ce qui a fait sa vie, de son mari, à son fils qu'elle aime jusqu'à son arrière-petite-fille qui est en quelque sorte l'ultime fruit de sa vie de travail et de dévouement.

Je suis resté pantois devant la sincérité de l'écriture, limpide et claire, sans faux-semblants, mais très pudique finalement dans sa façon d'aborder des pensées et des relations aussi intimes.

A mille lieux des romans de convenance dont les auteurs se regardent le nombril et exposent leurs petits bobos de l'égo, voilà une histoire belle et forte qui dit la vérité de l'amour et qui apporte un témoignage poignant sur l'irrémédiable évanouissement de la pensée et des mots amené par cette maladie, et sur la résistance ultime des sentiments les plus profonds.

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Commentaires
E
Quand on écrit sur un tel sujet émotif, on se doit d'être d'une grande sincérité, sans ambage, être soi-même; évoquer nos sentiments, nos expériences, la vérité à l'état pur.<br /> Je suis ainsi dans mon écriture, du lyrisme, un parcours douloureux mais d'un grand réalisme.<br /> <br /> amicalement,<br /> <br /> André, épervier
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Chants de mer, de marins et autres...
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