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Chants de mer, de marins et autres...
2 janvier 2010

Priez pour ceux qui restent à terre...

Leborgne_Priez_pour_ceux_qui

Ce récit recueilli par l'écrivain et journaliste Mathilde Jounot est paru aux Editions des Equateurs en 2007. Il s'arrête en juin 2001 mais l'histoire de l'entreprise continue. Ce qu'il reste de l'armement Pleven, devenu la Comapêche sous l'impulsion de de Fernand Leborgne, est maintenant la Compagnie des Pêches de Saint-Malo.
L'histoire de Fernand Leborgne commence à Fécamp où il est né en 1931. On suit ses premiers pas, puis les effets de la guerre, et ensuite sa progression régulière de jeune capitaine jusqu'à son déménagement à Saint-Malo où il finit par être nommé directeur d'armement, "armateur", et à ce titre représentant dans diverses instances représentatives de la pêche française.
Le ton est concis, conforme à l'image qui se dégage du personnage lorsqu'on suit le périple de sa vie. La forme employée est celle d'une succession chronologique de brèves histoires, de faits saillants, qui nous emmènent en Islande et surtout à Terre-Neuve à la pêche à la morue, à cette époque charnière de l'après guerre où les dernières goélettes ont été désarmées. Puis la situation se tend, et on suit l'évolution et la diversification des bateaux et de la pêche sous la pression économique. La dernière partie du livre permet de suivre les négociations pour le partage des zones de pêche et des quotas entre la France et le Canada, qui se sont terminées à la faveur de ce dernier. On découvre avec le capitaine passionné combien les positions des politiques et des fonctionnaires et leurs points de vue sont souvent bien éloignés de ceux des pêcheurs. On s'attarde sur quelques armateurs modernes qui ne connaissent rien au métier et qui gèrent leurs placements financiers sans se soucier des conséquences humaines.
Ce qui m'a passionné dans ces mémoires c'est le parler vrai et simple d'un homme de conviction qui défend son métier, sa vie de pêcheur alors que le monde évolue, que la mondialisation se met en place, que l'économique prend le pas sur tout autre chose, que les politiques sont bien loin des réalités du terrain. C'est un condensé de tout ce qui se passe dans les diverses branches de l'industrie qui disparaissent peu à peu avec des pans de l'histoire d'hommes, d'ouvriers, de villes... Une histoire un peu nostalgique mais avec toujours en filigrane le désir de ne jamais laisser tomber.

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