La douce empoisonneuse

Petit plaisir que de savourer d'une traite ou quasiment ce roman d'un écrivain dont les histoires toujours très drôles me ravissent. Point de lièvre, de renard et de lingots d'or ou de suicide entre amis, l'héroïne attachante est une vieille veuve de colonel de soixante quinze ans, Linnea Varaska, qui est persécutée par son neveu Kauka Nyyssönen et deux de ses amis. Les trois jeunes hommes sont des délinquants ivrognes et sans limites, la petite vieille est pleine de ressources et ne laissera pas faire.
Comme d'habitude avec Arto Paasilinna, l'intrigue un peu improbable est pleine de rebondissements et la Bonne Morale au vestiaire, accrochée à un porte-mental, j'adore d'ailleurs une phrase qui revient souvent dans le livre "jamais pourtant on ne s'habitue à la mort", à chaque fois en forme de clin d'œil un peu grinçant.
Paru en 1988 en Finlande et traduit pour sa parution Française chez Denoël en 2001 par Anne Colin du Terrail, ce roman n'est pas un des plus loufoques ou débridés de l'auteur, mais il se laisse savourer avec le petit plaisir de la gourmandise attendue, les ingrédients sont là, le ton, l'humour et la drôlerie des personnages caricaturés (j'adore le personnage du capitaine de corvette russe). Un bon moment...