La Victoire en chantant

Dans nos grandes villes on perd l'habitude de voir ces témoignages d'une époque où l'on célébrait la défaite des "boches" sur des accents patriotes, oubliant rapidement qu'une génération était morte de part et d'autre des tranchées, sans trop savoir pourquoi, ... comme d'habitude, pourrait-on presque dire.
Car au fond, tous ces morts, ceux de cette guerre et ceux des guerres qui ont suivi et qui suivent encore sans cesse, à quoi ont-ils servi ?
A construire des empires industriels et financiers, à établir des fonctionnements cyniques entre riches et pauvres, à conforter les égoismes nationaux, à cultiver la haine... La liste peut se continuer sans fin, et pourtant, encore maintenant avec ces exemples sous les yeux, l'image de tous ces hommes extirpés de leurs campagnes au son des clairons et de la propagande, chair à canon sans valeur pour des dirigeants sans scrupules, on continue à se laisser manipuler sous divers prétextes, à écouter les sirènes de l'extrêmisme politique, à croire en la doctrine des religieux, à oublier l'homme et l'humanité.
Pourquoi sont-ils donc morts, pourquoi meurent-ils si l'on n'est pas meilleurs ou du moins, moins mauvais ?
Je repense à un livre, "Le grand troupeau" de Jean Giono.