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Chants de mer, de marins et autres...
14 février 2008

Les consommateurs de secours

Une fois n'est pas coutume, je reprends in extenso un article paru ce jour dans Mer et Marine, un site journal de la mer et de ce qui s'y passe.
J'ai souvent été frappé par la propension - qui se développe chez de beaucoup de gens - à considérer les bénévoles comme des "larbins". Je l'ai vécue en en tant que bénévole dans un club de sport ou dans le comité des fêtes de ma commune, en tant qu'élu dans un conseil municipal, et là je trouve un exemple mille fois plus désolant.
Il me semble que notre société se complait à promouvoir et à marteler dans la tête des gens des valeurs de plus en plus individualistes, égoistes et stupides. Pourquoi stupides, parce que génératrices d'un cercle vicieux qui fait que chacun se replie sur lui-même, se plaît à imaginer être meilleur que les autres, à valoir plus (dans le sens vénal y compris), et ce faisant, à devenir
petit à petit d'autant plus manipulable.
Cette stupidité n'est pas perdue pour tout le monde... l'absence de solidarité et la grande tentation de consommer tout et n'importe quoi permettent à certains de tirer leur épingle du jeu. C'est le grand slogan de l'entreprise privée triomphante qui fait tout mieux que le service public, et que le bénévolat, qui se profile.
Allons donc, je souhaite à tous ces gens qui emmerdent les bénévoles de la SNSM de se retrouver dans la situation de payer le même service réalisé par une "world company". Ils comprendront peut-être alors quelque chose de leur existence.


« C'est le monde à l'envers ». A la Société Nationale de Sauvetage en Mer, de nombreux bénévoles ne cachent pas leur émotion après les poursuites lancées contre l'institution. En Bretagne et dans le Midi, trois procès ont été intentés contre la SNSM, a-t-on appris auprès de l'association, dont les bénévoles assurent depuis des décennies le sauvetage au large des côtes françaises. Dans ces affaires, des plaisanciers, et visiblement leurs assurances, reprochent aux sauveteurs les dégâts occasionnés sur leurs bateaux. Les coques auraient, en effet, été « esquintées » lors d'opérations de remorquage consécutives à un appel de détresse. Si le remorquage des bateaux en difficulté ne fait pas partie des missions de la SNSM, qui sauve d'abord des vies, les sauveteurs acceptent la plupart du temps de ramener les bateaux des « naufragés ». Le remorquage n'est, toutefois, pas gratuit, les plaisanciers devant s'acquitter des frais en combustible nécessaires à l'opération. Jusqu'ici, aucun souci notable n'avait été rencontré. Mais, avec le développement considérable des loisirs nautiques, de nouveaux problèmes apparaissent avec l'arrivée d'un nouveau public, peu sensible aux dangers du milieu marin et aux risques pris par les sauveteurs. Dans son rapport annuel, la préfecture maritime de la Méditerranée évoque une population « consommatrice de secours ».

Les bénévoles veulent bien risquer leur vie mais pas se retrouver au tribunal

Pour la Préfecture, cette population est « souvent ignorante des choses de la mer. Inexpérimentée et peu autonome, cette population, à l'origine de nombreuses opérations de sauvetage, développe une certaine forme d'assistanat et les opérations d'assistance sont le plus souvent déclenchées en vue de prévenir un danger prévisible ». A l'image des autres modes de consommation, le sauvetage devient perçu comme un service intégré au sein d'un espace de loisir. Et en la matière, l'usager réclame des résultats, certains n'hésitant plus à se plaindre. Dans ce contexte, la SNSM doit, désormais, composer avec les risques juridiques. Après le déclenchement des procédures en Bretagne et dans le Midi, le trouble a gagné certaines stations. « Certains sauveteurs ont menacé de ne plus sortir si c'était pour risquer un procès. Les bénévoles veulent bien risquer leur vie mais ils n'y vont pas pour être attaqués en justice », explique-t-on au siège de l'association.
Face à cette problématique, la SNSM a entrepris, dans le cadre de son plan Cap 2020, d'instaurer une commission juridique. « Bien que la plupart des personnes secourues sont très reconnaissantes et offriraient la lune aux sauveteurs, il faut prendre ce problème en compte. Les bénévoles doivent se sentir soutenus car, autrement, ce sera la disparition du système ».
Comptant 3500 bénévoles répartis dans 232 stations, la SNSM assure plus de 50% du sauvetage en mer en France et réalise, chaque année, quelques 10.000 interventions. Ses bénévoles sauvent, en moyenne, 600 personnes d'une mort certaine.

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Commentaires
P
Au départ, une compagnie d'assurance a pour vocation de partager les risques entre ceux qui ont de la chance et ceux qui n'en ont pas. Belle idée... mais dévoyée.<br /> <br /> Dévoyée par une exigence paperassière qui fournit à la police beaucoup de travail pour enregistrer des dépôts de plainte, qui ne servent qu'exceptionnellement à protéger le citoyen, mais sont indispensables pour obtenir trois sous d'un assureur, pour un scooter volé par exemple que personne ne prendra le temps de chercher (le premier qui démonte mon argument en prenant l'exemple d'un scooter retrouvé n'est qu'un fils de président).<br /> <br /> Et dévoyée de manière plus toxique encore lorsqu'on prétend attaquer en justice le brave bonhomme sorti en mer pour sauver des âmes, sous prétexte que dans la manoeuvre il a esquinté le gelcoat !<br /> <br /> La belle idée de départ se traduit en actes de charognards. C'est bien moche.<br /> <br /> Pfff...
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J
j'ai 55 ans et ai dispensé des cours d'apprentissage à la voile ( dériveur et croiseur), en Bretagne, durant 25 années de ma vie. J'ai assité à de nombreuses scènes totalement surréalistes d'"utilisateurs" de moyens de navigation. J'ai moi-même été victime, à titre personnel, de "fortunes de mer" et dois un profond respect aux bénévoles de la SNSM.<br /> La société française évolue mal: procès aux médecins, aux enseignants, aux pompiers et même aux bénévoles de la SNSM. Sans doute cela reste-t-il très limité mais il faut y mettre fin sans tarder. Je suis de tout coeur avec vous et vous encourage ardemment à ne pas vous laisser faire. Trop c'est trop! Je serais por ma part, partisan d'une obligatiopn à apprentissage de la mer pour tous ceux qui souhaitent la pratiquer. Non pas un diplôme auquel des professionnels prépareraient les gens à des fins mercantiles, mais simplement l'attestation d'une association "club de voile" de la fréquentation assidue pendant une semaine. Cela permettrait une information minimale aux intéressés et apporterait des clients aux écoles de voile.Par ailleurs, je suis membre d'un groupe de chants de marins que vous pouvez découvrir sur le site http://www.barababord.fr<br /> Mes copains et moi sommes prêts à nous mettre à votre disposition pour une ( ou plusieurs soirées), à titre bénévole, cela va de soi, afin de faire entrer des fonds dans vos caisses. Enfin, à titre personnel, j'aimerais faire un don à votre association. Bon courage. Jeanch
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A
ouais... dire que certaines personnes ne méritent pas d'être sauvées....devraient couler avec leur bateau, ouais..<br /> Si maman me lit elle me tue...
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Chants de mer, de marins et autres...
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