Le cœur à marée basse

Une chanson nostalgique écrite et composée par Hervé Guillemer il y a quelques années lorsqu'il chantait avec le groupe Boujaron, enregistrée sur un album maintenant introuvable fils des vents, et qui est ressortie en 2006 avec une nouvelle interprétation dans le disque de beauport à beauport.

J'ai le cœur à marée basse pour nos vieilles chaloupes
Drossées à la côte par les ans d'abandon
Les bordés disjoints ont laissé leur étoupe
A l'érosion du temps.

J'ai le cœur à marée basse pour ces os maritimes
Qui font de nos grèves des tombes océanes
Ces restes noircis par le flux des marées
Portent le deuil de l'homme.

J'ai le cœur à marée haute
Quand en mer Bréhatine
Croisent les voiliers d'antan.

J'ai le cœur à marée haute
Pour un soleil couchant
Le soir en mer Groisillonne.

J'ai le cœur à marée basse pour tous ces métiers
Qui face au progrès sombrent dans l'oubli
Adieu calfats, pigouillères et maillets
Adieu goudron fumant.

J'ai le cœur à marée basse car y'a plus sur nos ports
Ces vieilles boutiques des avitailleurs
Tout en inox, en plastique, en titane
Il s'appellent ship chandlers.

J'ai le cœur à marée haute
Quand au bord du Jaudy
On pose des bordées de bois.

J'ai le cœur à marée haute
Quand on tanne les voiles
Là-bas du côté de Lanmodez.

J'ai le cœur à marée basse pour tous ces matelots
Débarqués à quai par le désarmement
Ils sont devenus paysans malgré eux
Y'a de la peine dans leurs yeux.

J'ai le cœur à marée basse pour le port de Paimpol
Vidé de ses goélettes islandaises
Même si parfois le soir on chante encore
Les vieux chants de travail.

J'ai le cœur à marée haute
Pour ces bordées sans fin
Le soir dans les estaminets.

J'ai le cœur à marée haute
Pour des refrains marins
Montants du Vieux Copain.