La bernique et le turbot
Une chanson transmise par tradition orale, dont les paroles sont très probablement de Robert Joubin (1924-1982) de la troupe brestoise "Les comédiens chantants", un pastiche sur l'air de "Mon amant de Saint Jean" composée par Emile Carrara en 1945 qu'il est très facile d'adapter avec le nom de sa ville préférée, comme Pordic, Pornic, Binic, Hoedic...
Ah qu’ c’est triste et plaignons le destin
Des poissons c’est certain-ain
Les poissons quand ils ont l’coeur atteint
Ne peuv'nt pas noyer leur chagrin.
Ecoutez l’histoire aquatique
D’un turbot et d’une bernique
A qu’elle l’aimait, son turbot coquet
Lui qui jamais ne turbinait.
La pauvre berniqu'
Car c’était elle qui lui gagnait son fric
Au turbot si beau
Au turbot qui faisait l’maqu'reau
Alors qu'lle faisait le trottoir
Sur la plag' un beau soi-r
Prés d’elle un bigorneau vint s’asseoir
Qui lui murmura plein d’espoir :
Je suis pincé pour ta coquille
Si mèr' veut d’toi pour bell’ fille
Nous nous marierons tontaine et tonton
Justement tonton est un thon.
La pauvre berniqu'
En oublia son turbot de Binic
Qui en vrai maqu’reau
A bigorné le bigorneau
Ce n’était plus un très grand secret,
Le turbot la trompai-ait
Il se mit à aimer une raie
Pour la façon dont ell' s’coiffait.
A cet indigent la bernique
Fit une scèn' pathétique
Et même un beau soir, qu’il allait la voir
Elle lui mit la raie au beurr' noir.
Le turbot d’Binic
Il la bernait cette pauvre berniqu'
Il lui dit plaintif
Qu’la raie c'était facultatif
La bernique ayant le coeur bien gros
La bernique de Binic
Sous la douleur succomba bientôt
On l'ensabla sous l' sable chaud.
Le turbot fut seul sans sa berniqu'
Comme il connaissait la musiqu'
Il trouva bientôt, pour faire son boulot
Un' sole qu’il mit sur le dos.
Le turbot d’Binic
Avec sa sol' coul' des jours magnifiqu's
Et l’soir au dodo
Sur son banjo, joue sol mi do.
Merci à Martine Balapapa, marraine des Loups de mer de Plougonvelin de m'avoir mis sur la piste de l'auteur.